Lors du 42e Atelier organisé par la Chaire VP-IP le 3 février 2022, Dali Karray a présenté ses recherches consacrées à la cartographie de l’écosystème de la voiture connectée.
Cette présentation s'inscrit dans le cadre de sa thèse effectuée sous la direction de Patrick Waelbroeck, Professeur d'économie à Télécom Paris, dans le cadre d’un contrat CIFRE chez Renault financé par l’Institut de la Mobilité Durable.
À partir d’une dizaine entretiens, le doctorant a dressé un bilan des flux de données existants dans l’écosystème actuel et a proposé de nouvelles formes de monétisation qui ne sont pas encore exploitées.
Il résume 6 axes stratégiques autour de la donnée produite par une voiture :
- Offrir de nouveaux services au client,
- Valoriser la donnée avec des parties tierces,
- Commercialiser les données,
- Exploiter la donnée dans le business de la réparation,
- Utiliser la donnée au service de l’intérêt général,
- Améliorer la qualité et les connaissances.
L’un des principaux enjeux des stratégies de la donnée est l’alignement de la protection des données des utilisateurs et la valorisation de ces données. La gestion de l’identité du conducteur et de ses consentements nécessitent des solutions techniques qui permettront la mise en place de services valorisants.
Enfin, les données peuvent entrer au service de la durabilité à travers la maintenance prédictive, le coaching environnemental à partir des données de conduite, les incitations monétaires issues de l’assurance connectée (par exemple une prime à un kilométrage sans accident) et le partage des données avec les acteurs de l’écosystème (équipementiers, collectivités locales, garagistes, assurances).
Cependant, un certain de nombre de verrous devront être levés avant de pouvoir monétiser les données relatives au véhicule et aux conducteurs, en confiance : les enjeux réglementaires du RGPD et des futures réglementations européennes autour de la donnée, les verrous techniques pour remonter les données vers les serveurs dans une architecture sécurisée, l’optimisation des coûts environnementaux engendrés par la gestion des données e (flux de données et sollicitation des serveurs), la perception de Renault comme un acteur de confiance autour des enjeux éthiques de la donnée ; l’engagement du client sur la partie monétisation de données.
En outre, le partage de données clients peut amener à être en concurrence avec les opérateurs de services télématiques.
Patrick Waelbroeck, Professeur d'économie industrielle et d'économétrie à Télécom Paris, co-fondateur de la Chaire Valeurs et Politiques des Informations Personnelles