Cet ouvrage collectif s’intéresse aux big data, ces ensembles de données qui ont pénétré nos sociétés et nos systèmes de pensées. Il interroge de manière transdisciplinaire le fait technologique en tant que tel ainsi que ses multiples effets, qu’il s’agisse de nos perceptions du monde, de nos imaginaires et de nos représentations de la société dans son ensemble, au travers des exigences éthiques, esthétiques et politiques qui la parcourent. Sont ici convoqués, entre autres, la philosophie sociale, le design graphique et numérique, les sciences de l’ingénieur, l’économie, l’anthropologie, la géographie…
A l’heure où nous nous trouvons immergés dans des flux de données, l’un des enjeux principaux qui se dégage de cette réflexion est constitué par l’émergence d’un espace critique appliqué aux innovations numériques qui soit à même de sensibiliser à la question du sens autant les concepteurs que les utilisateurs. Car au fond, qu’est-ce qu’une donnée ? Comment est-elle créée ? Quelles sont les formes qui la rendent accessible et intelligible? Par quels processus de transformation devient-elle, à proprement parler, une information ? Quels principes de design y contribuent ? Par ces questions, une interrogation majeure sur l’évolution de nos pratiques sociales se joue. En effet, si les « data » sont le fruit de nos usages des technologies numériques, procèdent-elles pour autant d’un nouveau mode d’interaction et de langage ? Quelles formes de coexistence sont induites par ces manières d’envisager le fait social ?
Datalogie. Formes et imaginaires du numérique, est paru aux éditions Loco sous la direction de Pierre-Antoine Chardel, professeur d'éthique et de philosophie sociale à Télécom Ecole de Management, co-fondateur de la Chaire Valeurs et Politiques des Informations Personnelles, et d’Olaf Avenati, designer graphique et numérique et enseignant à l’ESAD de Reims.