Séminaire du 2 avril : Sommes-nous réductibles à nos traces ? Éléments pour une éthique à l’ère numérique

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Parallèlement à la surveillance généralisée à l’ensemble des citoyens, dont on perçoit assez aisément les conséquences sur les libertés individuelles, le développement de toute une économie des données personnelles (ce qu’on nomme le data mining) a des répercussions ontologiques et éthiques particulièrement insidieuses. Les logiques industrielles qui se développent en faveur de l’exploitation des données personnelles sont désormais telles qu’elles laissent présager de graves confusions entre les informations que nous laissons au gré de nos navigations sur la toile (ou de nos achats en ligne) et ce que nous sommes, c’est-à-dire par l’invention permanente de nous-mêmes. Le devenir des subjectivités est irréductible à des modes de captation marchande et aux logiques de quantification algorithmique qu’ils supposent. Faire entendre la voix de ce qui n’est pas quantifiable, de ce qui n’est pas réductible à une pure rationalité instrumentale, constitue en ce sens un défi socio-philosophique de premier plan.

pierre-antoine.chardel.150x200Pierre-Antoine Chardel est philosophe de formation, docteur de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales et titulaire d’un PhD de l’Université Laval (Canada), habilité à diriger des recherches en sciences sociales de l’Université Paris Descartes, professeur de philosophie sociale et d’éthique à Télécom Ecole de Management (Institut Mines-Télécom) où il est responsable de l’équipe de recherche « Ethique, Technologies, Organisations, Société » (ETOS) et co-fondateur de la chaire Valeurs et politiques des informations personnelles. Il enseigne également à la Faculté des sciences humaines et sociales de l’Université Paris Descartes – Sorbonne. Depuis janvier 2014, il est directeur adjoint du Laboratoire Sens et Compréhension du Monde Contemporain (LASCO – Monde Contemporain), Institut Mines-Télécom / Université Paris Descartes.

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